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Mois sans tabac, un mois, une mission: vaincre l'addiction au tabac en novembre

Mois sans tabac
03/11/2023 Bastide Le Confort Médical
"Le soulagement que m’apporte la première bouffée est immédiate, d’une violence stupéfiante. La nicotine est une drogue parfaite, une drogue simple et dure, qui n’apporte aucune joie, qui se définit entièrement par le manque, et par la cessation du manque."
Sérotonine, Michel Houellebecq.
Le mois sans tabac a pour but de nous sensibiliser aux méfaits du tabac en imaginant que cette meilleure connaissance peut déclencher des arrêts spontanés ou provoquer des consultations spécialisées.

Vœu Pieu ? probablement pas, mais il faut bien reconnaître qu’entreprendre un arrêt du tabac est une "aventure" difficile, jalonnée d’échecs et demandant une longue préparation. Ce parcours présente pourtant cette particularité que les difficultés rencontrées sont autant d’expériences qui construisent la détermination à l’arrêt.

Alors pourquoi s’en priver ? Au-delà des maladies graves qui hantent notre imaginaire, le tabac apporte une foule d’inconvénients dont nous sommes victimes : toux, peau terne, mauvaise odeur, sècheresse buccale et maux de tête, coloration des doigts, culpabilité et ambivalence. Ce ne sont évidemment pas des maladies mais des « empêchements de vivre » au quotidien. Alors, faisons nos expériences et stoppons ce qui représente la première cause de mort évitable.
 
Au-delà du cancer bronchique dont nous connaissons la gravité, je voulais vous prévenir d’une autre pathologie beaucoup moins connue, extrêmement insidieuse dont l’évolution est longue mais émaillée de nombreuses périodes d’aggravation plus ou moins réversibles qui placent le sujet dans un état d’incertitude clinique très difficile à vivre. L’acronyme qui la désigne n’aide pas à sa connaissance par le grand public et ne facilite pas son inclusion dans les processus de prévention de la santé :

BPCO ! pour Broncho-Pneumopathie Chronique Obstructive. Cela veut dire que les bronches et les poumons sont touchés par une atteinte chronique qui gêne la circulation de l’air.

Le signe cardinal du diagnostic est l’essoufflement (dyspnée) que le dépisteur devra évaluer. Les autres signes cliniques ne sont que des signes d’accompagnement : toux, douleurs thoraciques, déformation des ongles (hippocratisme digital). Le fumeur doit donc être averti que cet essoufflement est révélateur, témoin d’une maladie qui s’installe et qu’il doit conduire à une consultation.

Le diagnostic est facile par la réalisation d’une mesure du souffle (exploration fonctionnelle respiratoire) et permet de poser immédiatement les bases de la prise en charge. Celle-ci comprend deux volets : la recherche des comorbidités et les mesures thérapeutiques.

Les comorbidités sont dominées par les maladies cardiovasculaires (hypertension, atteinte des artères coronaires, syndrome d’apnées du sommeil etc…)
Les mesures thérapeutiques sont axées sur la reprise de l’activité physique, la perte de poids en cas de surpoids, la prévention des surinfections par la vaccination antigrippale et antipneumococcique et la prise régulière de médicaments.

Nous sommes donc très loin de notre ancienne « Bronchite Chronique » comme elle avait été définie par le symposium Ciba de 1958. La BPCO montre aujourd’hui son visage, se dévoile ou ne se cache plus, touchant les femmes comme les hommes, des personnes âgées et des plus jeunes, laissant de côté les signes cliniques que nous avions l’habitude de considérer (toux et expectoration) et qui témoignent en fait de pathologies différentes.
 
Il nous appartient (infirmiers(es), acteurs de soins, médecins) de nous mettre à disposition des fumeurs pour faire baisser la consommation de tabac et donc diminuer la prévalence de toutes ces maladies.

Ecrit par :
Olivier Benezet
Pneumologue
Directeur Médical
Membre du conseil Médical Scientifique
Bastide Le Confort Médical